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I aura fallu près de 150 ans pour redé- européennes, mais c’est tout dernièrement
couvrir ce Portrait de Verlaine peint par qu’il refait surface à l’occasion d’un nettoyage
Bazille en 1867. Dédicacé à son ami qui fit disparaître la signature Gustave
IVerlaine, ce tableau portait depuis long- Courbet et révéla celle de F. Bazille.
temps la fausse signature « Gustave Cour- Les photos que nous connaissons de Verlaine
bet », une paternité qui ne lui a d’ailleurs ja- à cette époque nous donnent l’image d’une
mais été reconnue. C’est par le hasard d’un personne relativement âgée, barbue et par-
nettoyage qu’apparurent la signature et la tiellement chauve. Or Jules Péaron en fit le
date « F. Bazille 1867 ». portait-charge à l’âge de 23 ans tel qu’il

Pour l’histoire de l’art, il est nécessaire de apparait dans notre tableau, les cheveux
rappeler qu’un autre tableau avait été au- ébouriffés et portant une fine moustache. Ce
document devait paraître dans La Plume de
février 1896.

La fausse signature Gustave Courbet

thentifié comme Bazille sous le nom de
Portrait de Verlaine en troubadour acheté par
le Dallas Museum of Art en 1978 . Un ta-
1
bleau dont la paternité et le sujet furent alors
confirmés par J. Patrice Marandel à l’occa-
sion de la rétrospective Bazille à Chicago en
1978 et par François Daulte à l’exposition
Bazille au musée Fabre en 1992, et confirmé
par ce dernier dans la réédition de sa thèse
Bazille et son temps de 1952. Verlaine à 23 ans par Jules Péaron

Mais cette histoire devait finir par redistribuer
ses cartes. Plusieurs données viennent corro-
borer cette nouvelle attribution. Il a d’abord
la date de 1867 qui correspond parfaitement
à l’âge de Verlaine alors âgé de 23 ans. On
connaissait par ailleurs l’existence de cette
toile par l’inventaire que Verlaine fit de ses N° 4. Portrait de Verlaine (page de droite),
tableaux, inventaire qu’il envoya à sa mère
en 1871 avant de déménager en Belgique. 1867,
huile sur toile,
Ainsi la liste de ses tableaux comprend-elle 57, 2 x 41, 1 cm – 22 1/2 x 16 1/4 in.,
« un tableau de moi (huile) par Frédéric signé, dédicacé et daté en bas à gauche :
« À mon ami le poète Paul Verlaine » F. Bazille, 1867.
Bazille ». Sa mère devait le garder jusqu’à sa Collection Mme Paul Verlaine (mère de l’artiste) –
mort le 21 janvier 1889. Collection Herrera – Collection particulière, Belgique

Nous en perdons ensuite la trace précise. Il – Galerie Chichio, Zurich – Collection particulière, Suisse
– Vente Sotheby’s, New York, 5 mai 2015, n° 209
apparaît parfois dans certaines collections – Collection particulière.

1. Le musée de Dallas nous a confirmé que l’attribu-
tion du tableau à Bazille ainsi que sa dénomination
antérieures ont été retirées il y a environ 5 ans.

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