Que va devenir la correspondance entre les artistes à l'heure du numérique ? Au regard de la richesse des correspondances qui jalonnent notre histoire entre les artistes et les écrivains - pour ne citer qu'eux - il y a tout lieu de se poser aujourd'hui la question. Il suffit d'écouter les exemples remarquables qui sont présentés lors de cette journée pour s'en convaincre. Le numérique va-t-il nous conduire irrémédiablement vers l'appauvrissement des échanges jadis épistolaires ? Il y a toutes les raisons de le craindre. Comment concevoir l'avenir quand il ne sera plus question que d'échanges numériques, laissant derrière eux les lettres dans lesquelles se mélangent le fond et la forme, la qualité sémantique et la beauté du manuscrit ? Ce sont des fleurons de notre culture qui risquent de disparaître, mettant par là même en danger l'édition traditionnelle ainsi que les bibliothèques. Faut-il voir dans les bibliothèques numériques le relai définitif du livre et donc des échanges épistolaires ?

Dans le domaine de l'art, les publications numériques ne cessent de se développer et de prendre la place de l'édition papier.

Le numérique bouscule donc nos repères mais enrichit nos esprits car le puissant instrument qu'il représente facilite amplement le travail des chercheurs et des historiens d'art, élargissant de façon inégalée à ce jour les champs de leurs  prospections.

Ainsi le passage de l'édition papier à celle du numérique a pris corps à travers les éditions numériques des catalogues raisonnés d'Edgar Degas et de Frédéric Bazille que nous avons dernièrement publiés sur internet. Deux exemples qui nous permettent de poser la question essentielle du devenir de la correspondance.

Musée Camille Claudel